ÉCONOMIE : Forte création d’emplois au Québec et au Canada

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 Hélène Baril​​​ I HÉLÈNE BARIL I LA PRESSE I 

L’économie canadienne a continué de surprendre en septembre avec la création de 64 000 emplois, dont les deux tiers au Québec seulement. Le taux de chômage est resté inchangé, à 5,5 %, au Canada, et il a légèrement augmenté de 4,3 % à 4,4 % au Québec en raison de l’augmentation du bassin de travailleurs disponibles.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

L’économie canadienne a continué de surprendre en septembre avec la création de 64 000 emplois, dont les deux tiers au Québec seulement. Le taux de chômage est resté inchangé, à 5,5 %, au Canada, et il a légèrement augmenté de 4,3 % à 4,4 % au Québec en raison de l’augmentation du bassin de travailleurs disponibles.

Hélène Baril

HÉLÈNE BARILLA PRESSE

Le Québec a connu la plus forte création d’emplois au Canada en septembre, avec 39 000 postes de plus. Il s’agit de la première augmentation importante de l’emploi dans la province depuis sept mois. Dans la région métropolitaine de Montréal, le taux de chômage est passé de 5,2 % en août à 5 % en septembre, un niveau plus bas qu’à Toronto (6,5 %) et à Vancouver (5,8 %).

La population active a augmenté de 47 000 au Québec entre août et septembre, soit davantage que le nombre de nouveaux emplois (39 000), ce qui explique la remontée du taux de chômage. Il s’agit de la plus forte hausse mensuelle de la population active depuis que les données existent, soit depuis 1976.

Le scénario est le même pour l’ensemble du pays, où la création d’emplois n’a pas suffi à faire baisser le taux de chômage en raison de la croissance démographique.

L’augmentation de 64 000 emplois au Canada en septembre suit une hausse de 40 000 en aCette vigueur du marché de l’emploi a de quoi surprendre les économistes, qui avaient prévu entre 5000 et 25 000 emplois de plus et une augmentation du taux de chômage.

Croissance des salaires

C’est aussi matière à réflexion pour la Banque du Canada, dont la prochaine décision sur les taux est prévue le 25 octobre. Le marché du travail reste solide, mais, surtout, les salaires continuent d’augmenter à un rythme incompatible avec le retour de l’inflation à la cible de 2 %, ce qui implique que d’autres hausses de taux seront peut-être nécessaires.

Au Canada, le salaire horaire moyen est en augmentation de 5 % sur un an, après des hausses de 4,9 % en août et de 5 % en juillet. Au Québec, la croissance des salaires continue de s’accélérer depuis juillet, a souligné l’Institut du Québec. Les salaires sont en hausse de 4,2 % en septembre sur une base annuelle alors que l’inflation atteint 4,6 % au Québec et 4 % au Canada.

Cette évolution des salaires décevra sûrement la Banque du Canada, estime Sébastien Lavoie, économiste en chef de la Banque Laurentienne. Il ne croit pas toutefois que la banque centrale relèvera son taux directeur dans deux semaines.

« Les données sur l’inflation en septembre, qui seront publiées dans deux semaines, auront une importance cruciale » sur la décision de la banque, écrit l’économiste de Desjardins Marc Désormeaux, dans son analyse du marché de l’emploi.

Des bémols

En septembre, l’emploi a surtout augmenté dans les services. L’enseignement ainsi que le transport et l’entreposage ont eu des gains, tandis que les services financiers et immobiliers, la construction et le secteur de l’information et des loisirs ont eu des pertes.

La solide progression du marché du travail en septembre cache des faiblesses, notent les économistes de la Banque Nationale Matthieu Arseneau et Alexandra Ducharme. « Les trois quarts des emplois créés étaient des emplois à temps partiel et le nombre d’heures travaillées a diminué (de 0,2 %) dans le mois », relèvent-ils.

Au Québec, c’est toutefois l’inverse. « Contrairement au Canada, où les gains sont attribuables principalement à l’emploi à temps partiel, le Québec a ajouté 23 500 emplois à temps plein et 15 100 à temps partiel », souligne Florence Jean-Jacob, économiste principale de Desjardins.

Selon elle, la vigueur du marché du travail québécois est étonnante dans le contexte actuel. L’économie québécoise s’est contractée de 1,9 % au deuxième trimestre, rappelle l’économiste.

Les données mensuelles sur l’emploi doivent être interprétées avec prudence, rappellent de leur côté les économistes de la Banque Nationale, qui prévoient toujours un ralentissement du marché du travail au cours des 12 prochains mois.

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