La montréalaise Sharethrough achetée par un groupe français

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RICHARD DUFOUR I La Presse

Trois ans après avoir tenté de faire le saut à la Bourse de Toronto, la plateforme montréalaise de ventes de publicité numérique Sharethrough accepte une offre d’achat du groupe français Equativ.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Sharethrough, dont les revenus proviennent à plus de 90 % des États-Unis, devrait aider Equativ à étendre sa présence aux États-Unis.

Trois ans après avoir tenté de faire le saut à la Bourse de Toronto, la plateforme montréalaise de ventes de publicité numérique Sharethrough accepte une offre d’achat du groupe français Equativ.

La valeur de la transaction n’est pas précisée, mais elle dépasserait 100 millions US, selon nos informations.

« Ça fait près de trois ans qu’on discute avec Equativ », dit en entrevue le PDG de Sharethrough, Jean-François Côté.

« On veut bâtir une plateforme technologique mondiale et Equativ est très présente en Europe, en Asie et en Amérique du Sud, alors que nous avons une bonne présence en Amérique du Nord. La combinaison des deux entreprises crée une business de près de 1 milliard de dépenses publicitaires », ajoute l’entrepreneur.

Sharethrough, dont les revenus proviennent à plus de 90 % des États-Unis, devrait aider Equativ à étendre sa présence aux États-Unis.

Jean-François Côté soutient que la transaction permet de créer une entreprise ayant un chiffre d’affaires de plus de 200 millions US qui va générer un bénéfice d’exploitation (BAIIA) supérieur à 30 millions US avec plus de 700 employés dans 20 pays.

La transaction survient après que la firme d’investissement britannique Bridgepoint a pris une participation majoritaire dans Equativ l’année dernière.

Jean-François Côté souligne que ses collègues cofondateurs et lui vont demeurer actionnaires en roulant 50 % de leurs actions dans Equativ.

Il ajoute que le Fonds FTQ, Investissement Québec et Exportation et développement Canada (EDC) – trois actionnaires de Sharethrough – quittent l’aventure en empochant un profit « intéressant ».

Jean-François Côté dit avoir l’intention de « continuer » de faire grandir le bureau de Montréal.

 

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Jean-François Côté, PDG de Sharethrough

La transaction nous permettra de faire plus d’innovation, accélérer notre R et D et optimiser nos investissements dans le bassin de talents au Québec.

 Jean-François Côté, PDG de Sharethrough

Sharethrough compte 180 employés répartis de façon relativement égale entre le Canada (Montréal et Toronto) et les États-Unis (New York, San Francisco, Chicago et Los Angeles). L’entreprise a aussi une dizaine d’employés à Londres.

Étant à l’origine une entreprise américaine, Sharethrough est devenue en 2021 le résultat d’une fusion avec la montréalaise District M, une entreprise que Jean-François Côté avait fondée il y a une dizaine d’années avec Benoit Skinazi, Sébastien Filion, Patrice Marin et Dominic Fortin.

Une entrée en Bourse suspendue

Peu après cette fusion, Jean-François Côté et ses collègues avaient déposé un prospectus visant à inscrire Sharethrough à la Bourse de Toronto. La direction souhaitait récolter 75 millions pour renforcer la situation financière et soutenir une stratégie de croissance. L’opération devait donner une évaluation boursière initiale de 300 à 400 millions à l’entreprise.

La « fenêtre » de la Bourse s’est cependant rapidement refermée à l’automne 2021 et le projet a été suspendu.

La technologie de l’entreprise repose sur des algorithmes permettant de cibler la performance publicitaire (rendement sur les dépenses publicitaires, trafic sur le site et notoriété de la marque).

Sharethrough et Equativ continueront d’être exploitées séparément pour le reste de l’année, explique Jean-François Côté. « À partir de 2025, on intégrera les entreprises pour former une seule entité. L’objectif est de bâtir une entreprise d’une valeur supérieure à 1 milliard US d’ici 2027. »

Pour y parvenir, dit-il, il va falloir porter le bénéfice d’exploitation (BAIIA) à près de 100 millions US, ce qui implique que le bénéfice d’exploitation actuel devra tripler au cours des trois prochaines années.

Jean-François Côté soutient ne pas savoir encore quel sera à terme son poste au sein de la nouvelle entité, mais se dit persuadé de trouver un rôle intéressant.

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